Chère lectrice,

Je prends enfin ma plume comme je l’avais promis il y a fort longtemps. J’ai aujourd’hui envie de partager avec vous mes émotions, ce qui me touche, ma vision de l’entreprise et du climat de travail, vous parler de la cosmétique et de mes partis-pris.

Pour ce premier billet, un mot sur moi qui fait vivre ma marque de bientôt presque 12 ans. Le temps passe vite (zut j’ai déjà 46 ans, mais ouf, un âge mental d’adolescente), mais que d’années de travail, de rencontres, d’investissements, de nuits sans sommeil et de jours plus joyeux, de rencontres (avec une pensée toute particulière pour mes fournisseurs qui me soutiennent avec bienveillance depuis le 1er jour), une opération du cerveau et l’épilepsie en cadeau, des réussites et des moments où il faut savoir sortir ses griffes (de tigresse bien sûr).

Bref, ma vie d’entrepreneur n’a pas été un fleuve tranquille et j’ai l’impression de reprendre l’histoire de zéro chaque mois. Nos modes de consommation ont changé, la distribution s’est transformée – c’est normal. Mais je me perds entre les quêtes de slow consommation, une planète à sauver (eh oui…) nos vies en photos, la frénésie d’achats no-limit (ce maquillage…), l’éclosion constante de marques toutes plus « tendances » (je hais ce mot) les unes que les autres. Quelle époque remuante et contradictoire (ah mais je parle comme une vieille !).

Je suis une rêveuse qui s’aime en dirigeant une toute petite marque libre, sans pression d’un fond de pension qui m’obligerait à des prix de vente déments, d’un groupe qui m’imposerait un dérisoire coût pour mes formules, donnerait un avis (de financier) sur tout…

Je milite pour une forme de liberté cosmétique des femmes – et j’espère bien servir ma cause. Qu’elles puissent jouer entre le naturel, le Bio, le non Bio, le raisonnable et le déraisonnable (€€€) – mais que jamais elles n’oublient ceux qui travaillent derrière les produits. Vous voyez les ingrédients, mais creusez aussi la filière, qui fait vos produits, dans quelles conditions, à quel prix, dans quel endroit, sous quelles normes… ? La presse nous parle d’ingrédients, cherchez aussi les gens biens que vous pouvez trouver (ou pas) dans chaque pot. Je travaille en mode made-in-France pour l’ensemble de ces raisons. C’est pas mal de faire du bien à sa peau et à l’économie du pays, non ?

Depuis le premier soin, je vous propose d’entrer dans un monde gai, joyeux et coloré où on parle différemment de la beauté. Le sujet est sérieux, mais pas dramatique. La rigueur est dans le produit, le dossier légal et le suivi à la lettre des contraintes réglementaires européennes (mais oui, il y a lurette que les tests sur animal sont interdits), les tests d’efficacité et de sécurité, le choix d’ingrédients actifs sérieux – avec des dossiers prouvant leur efficacité et leur origine d’une chimie propre – , le tout sans oublier de développer des textures épatantes et des parfums délicieux.

Sachez que j’ai constamment en tête la femme qui achète un soin à moi, l’investissement qu’elle fait, le crédit qu’elle me porte ou demande à être convaincue, le petit moment à elle devant son miroir. J’ai envie qu’elle passe un moment doux, que le résultat la satisfasse et qu’elle ait eu un petit plaisir  égoïste fondamental. Oui il y a de l’humour et de la joie de vivre dans mes soins, mais j’espère que vous saurez y trouver surtout de l’engagement, du combat, de la sincérité, de l’efficacité, des choses qui vous parlent et gentiment !

Je m’emballe mais j’arrête pour ce premier billet. Un autre jour je vous parlerai du CEW (l’association qui prodigue des soins esthétiques gratuits à l’hôpital), de ma passion pour la brocante, les objets que je retape, mon amour des lettres, les magazines féminins, le golf, la mode….

Tigressement vôtre,

Sandra